Je suis Pilgrim – Terry Hayes

4deCouv: Poche : Je suis Pilgrim - Terry Hayes (Livre de Poche)

Une jeune femme assassinée dans un hôtel sinistre de Manhattan. Un zoologiste, père de famille, décapité en public sous le soleil d’Arabie Saoudite. Le directeur adjoint d’un institut médical énucléé en Syrie.
Un complot visant à commettre un effroyable crime contre l’humanité. Et en fil rouge, reliant ces événements, un dénommé Pilgrim.
Pilgrim n’existe pas officiellement.
Sous ce nom de code se cache un homme qui, autrefois, a dirigé une unité d’élite des services secrets et qui, avant de se retirer dans l’anonymat le plus total, a écrit un livre de référence sur la criminologie et la médecine légale.
Un homme rattrapé par son passé d’agent secret.
Un thriller d’espionnage exceptionnel, mélange de Homeland et de Jason Bourne.
Traduit de l’anglais par Sophie Bastide-Foltz.

Ce livre est un sacré pavé. J’ai trouvé la première partie un peu longue, le temps de mettre le décor bien en place. Et puis on fait des allers-retours donc il faut rester vigilant. Ensuite, il y a plus d’action, et cela est vraiment allé crescendo! Je reste donc sur une bonne impression pour ce roman, qui vaut vraiment le coup.  (863 pages)

[…] »et jamais, depuis Pearl Harbour, ces organisations toutes-puissantes n’avaient foiré à ce point, au vu et au su de tous. »

 

Tchernobyl par la preuve – Kate Brown

Livre: Tchernobyl par la preuve, Vivre avec le désastre et ...En 2011, “quand la centrale de Fukushima a été frappée de plein fouet par un tsunami, les dirigeants japonais ont réagi de manière étrangement similaire à celle des leaders soviétiques en 1986. Ils ont massivement sous-estimé l’ampleur de la catastrophe – la fusion de trois réacteurs –, ils ont envoyé des pompiers sans équipement de protection dans des champs de radioactivité très élevés et n’ont intentionnellement pas informé la population des niveaux de radiation”. Puis ils ont dissimulé l’ampleur de la catastrophe, comme les dirigeants soviétiques l’ont fait pendant quelques années.

Kate Brown est la première historienne occidentale à avoir travaillé dans les archives du ministère soviétique de la Santé. Après dix ans de fouilles – elle a obtenu la déclassification de nombreux dossiers –, d’entretiens et d’enquête de terrain en Russie, en Ukraine et en Biélorussie (jusque dans la Zone d’exclusion), elle nous donne à voir l’étendue du désastre, mais aussi les actions entreprises pour dissimuler la vérité et convaincre la communauté internationale et l’opinion publique de l’innocuité des retombées radioactives. Car les efforts déployés pour dénaturer l’histoire ne s’arrêtent pas aux frontières de l’URSS : plusieurs États occidentaux, des agences de l’ONU, des diplomates internationaux et des scientifiques associés à l’industrie nucléaire ont éludé, voire nié l’existence d’une catastrophe sanitaire de grande échelle.

Cette enquête révèle ou confirme les mensonges et les collusions, mais relate aussi le quotidien des survivants. Elle met en lumière les conséquences irréversibles de la radioactivité artificielle sur l’ensemble du vivant, la spécificité des faibles doses accumulées, et nous confronte, jusqu’à la sidération, à ce que nous ont légué des décennies d’accidents et d’essais nucléaires en tout genre. Quoi que l’avenir nous réserve, nous ne pouvons plus continuer à faire l’économie d’un honnête et véritable guide de survie – en cas de nouveau désastre.

Que dire de ce livre, qui laisse un peu sans voix… Je suis ravie de l’avoir lu, même si ce que j’ai lu m’a fait bondir, une page sur deux.  Ce livre est très bien documenté, et certaines informations sont vraiment édifiantes (les pluies forcées, la dilution alimentaire de la radioactivité, …) Tout cela laisse vraiment un goût amer, d’autant que je n’ai pas l’impression que la leçon ait servi à grand chose…  L’économie sera-t-elle donc toujours le centre d’intérêt prioritaire de nos dirigeants? (589 pages)

 » En tombant, les gouttes de pluie capturaient la poussière radioactive qui flottait à 200 mètres au-dessus du sol et l’y redéposaient. »

« C’est finalement l’Union européenne qui en avait supporté le coût, après avoir décidé de mélanger la cargaison à des céréales non contaminées et, en guise d’aide alimentaire, expédier le tout vers l’Afrique et l’Allemagne de l’Est. »
 
« Pendant plus de trente ans, les arbres replantés après l’accident avaient servi d’agents nettoyeurs, absorbant les isotopes radioactifs et les stockant dans leurs fibres. »
 
« Pour Marei, la radioactivité avait clairement suivi le chemin : eau, sol, plantes, animaux, lait, êtres humains. »
 
« Tous les territoires sur terre abritent des polluants que le XXe siècle n’a cessé de produire, et ce, à un rythme effréné, mais ici, au milieu du marais que j’arpentais en bottes de caoutchouc […] j’ai pris conscience de l’effarante vitesse avec laquelle la planète s’était transformée en un demi-siècle. »
 
« En ouverture de séance, face aux caméras du monde entier, le ministre soviétique de la Santé, Evgueni Tchazov, a déclaré : « Nous pouvons désormais affirmer avec certitude que l’accident de Tchernobyl n’a pas d’effets sur la santé humaine. » »
 
« Il ne fallait même pas leur permettre d’approcher les enfants malades, considérés comme du « matériel biologique. » »
 
« […] un accident nucléaire, où qu’il soit sur l planète, concerne la planète entière. »
 
« Le nombre croissant de dépistages et le stress psychologique étaient seuls en cause. »
 
« Si elles proviennent d’un « point chaud » toujours actif, les baies vendues aujourd’hui pourraient être presque aussi radioactives aujourd’hui qu’il y a deux ou trois décennies. »
 
« Les essais aberrants du Nevada ont exposé les Américains buveurs de lait de tout le continent à une dose collective d’iode radioactive similaire à celle reçue par les habitants des zones contaminées de Tchernobyl. »
 
« La période des essais nucléaires est de loin le chapitre le plus démentiel et suicidaire de l’histoire de l’humanité. »